Méningite : un vaccin défectueux devant la justice
Ce mardi 5 avril, se tiendra au tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand une troisième audience concernant le Méningitec, le vaccin contre la méningite.
Le 24 septembre 2014, le laboratoire CSP (Centre spécialités pharmaceutiques), décidait, en accord avec l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), de rappeler 21 lots – soit 800 000 seringues – du vaccin Méningitec – mis en vente en juin 2012 – alors en circulation. Une procédure d’alerte prise au titre du principe de précaution qui faisait suite à la détection, lors d’un contrôle de routine, de particules de métaux lourds présentes au sein de certaines seringues de ce vaccin.
Les experts n’arrivent pas aux mêmes conclusions
Or, des vaccins issus des lots concernés auraient continué d’être vendus en pharmacie jusqu’en décembre 2012. Après ce retard à l’allumage, une plainte avait été déposée en août 2015 auprès du tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand par Emmanuel Ludot. Dans la ligne de mire de l’avocat rémois, rejoint depuis par un avocat clermontois : CSP, distributeur en France de ce vaccin produit par le laboratoire américain Nuron Biotech. Depuis l’été dernier, plus de 500 familles, domiciliées aux quatre coins du pays et inquiètes des effets du vaccin constatés sur leurs enfants, se sont associées à cette plainte.
Le 12 août dernier, M e Ludot s’interrogeait alors dans nos colonnes : « Comment, près de trois mois après que l’alerte ait été donnée, certains de ces vaccins ont-ils pu être encore vendus en pharmacie ? Comment un médicament potentiellement défectueux peut-il n’être signalé par le laboratoire qui le produit que deux ans après sa fabrication ? » Depuis la première audience qui s’était déroulée le 22 septembre dernier au TGI de Clermont-Ferrand, des experts doivent établir un lien éventuel entre ce vaccin défectueux et les différents symptômes développés chez les enfants des plaignants – problèmes d’alimentation, de sommeil, du comportement, fortes fièvres à répétition, etc.
L’audience de demain a toutes les chances de tourner à la bataille d’experts. Un spécialiste italien conclut, dans un rapport transmis à M e Ludot, à la présence dans ces vaccins « de nanoparticules, incompatibles avec la santé humaine » ; le 2 décembre 2015, l’ANSM indiquait, pour sa part, que « le suivi de pharmacovigilance et les investigations menées par l’ANSM depuis le rappel des lots n’ont pas mis en évidence de risque pour la santé des personnes vaccinées ».
Source : L'Union