La snowboardeuse Océane Pozzo attaque la SNCF aux prud'hommes de Chambéry
Licenciée par la SNCF, en août 2014, la snowboardeuse Océane Pozzo a entrepris une démarche devant les prud'hommes. Elle demande 350.000 euros pour réparation. La championne accuse l'entreprise ferroviaire d'avoir ruiné sa carrière sportive et ses chances de participer aux JO de Sochi.
Elle est aujourd'hui maman d'une petite fille de 10 mois. Océane Pozzo vit à Annecy, elle est au chômage et a mis sa carrière sportive entre parenthèses. La jeune femme était pourtant, il n'y a pas si longtemps, la septième française en snowboard.
"La SNCF a ruiné ma carrière sportive", explique-t-elle. Aujourd'hui, la championne attaque l'entreprise ferroviaire aux prud'hommes, pour licenciement abusif. Elle réclame 350.000 euros au titre de réparation, pour avoir été licenciée, mais aussi pour avoir perdu toute chance de participer aux JO de Sochi. Océane Pozzo accuse enfin la SNCF d'"avoir subi un harcèlement, au lieu d'un accompagnement". L'entreprise publique explique, elle, que ce sont les blessures de la sportive qui lui ont causé des problèmes.
Le conseil de prud'hommes de Chambéry a examiné sa demande ce jeudi 12 novembre. La décision a été mise en délibéré au 16 février.
J'ai été très affectée psychologiquement
A l'origine de l'affaire, "le manque de souplesse" de la SNCF à l'égard de la sportive, après une sale blessure au genou. Le transporteur semblait pourtant très engagé à ses côtés. "C'était un cercle vicieux", confie-t-elle. Océane Pozzo raconte que son supérieur hiérarchique l'obligeait à venir travailler en pleine saison sportive, alors que son contrat prévoyait de la libérer "à 100% l'année pré-olympique".
Finalement, la jeune femme est convoquée en vue d'un licenciement. On lui attribue une faute grave, celle de n'avoir pas repris le travail. "C'était en mars, et j'avais les Championnats de France le 8 avril", explique-t-elle. "Du jour au lendemain, je me suis retrouvée sortie de piste".
France 3 Alpes avait rencontré la snowboardeuse fin août 2014. Elle était alors soutenue par la CGT des cheminots. Depuis, elle a confié son cas à Me Emmanuel Ludot, avocat au barreau de Lyon. Une décision qui a déçu des délégués syndicaux. "Cela nous arrive souvent", confie Antoine Fatiga, responsable CGT, "c'est dommage car son dossier était intéressant, à cause de tout ce qu'elle a subi..."
"La CGT m'a beaucoup aidée", explique de son côté Océane Pozzo. La sportive raconte également que durant ses 4 années passées à la SNCF, elle n'a jamais vraiment travaillé au guichet comme prévu par son contrat. "J'ai été sur les quais, j'ai fait des remplacements, on m'a affectée aussi à des tâches ménagères dans les bureaux... "
Source : France 3 Alpes