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Affaire MURRAY

"S’agissant de la décision obtenue par les fans de Mickaël JACKSON :  j’ai travaillé de manière désintéressée compte tenu du caractère exceptionnel de cette procédure.
Cette décision est une première mondiale." 
Me LUDOT Emmanuel

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Méningite : 32 familles portent plainte pour des vaccins défectueux

Des lots de Meningitec contenaient trop de particules de métaux. Ils ont été retirés tardivement de la vente.

Comment un médicament défectueux peut-il n'être signalé par le laboratoire qui le produit que deux ans après sa fabrication ? Et comment, alors qu'il finit par en demander le rappel, peut-il s'en trouver encore en vente jusqu'à trois mois plus tard ? Voilà les deux questions essentielles que pose la plainte de Me Emmanuel Ludot auprès du TGI de Clermont-Ferrand.

L'avocat agit au nom de 32 familles, bientôt 40, qui s'estiment victimes de CSP, distributeur pour la France d'un vaccin produit par le laboratoire américain Nuron Biotech. L'affaire porte sur le Meningitec, qui protège contre la méningite C. Cette souche affecte environ 550 personnes en France chaque année, particulièrement des adolescents et jeunes adultes, et se révèle mortelle dans 15 % des cas. Le vaccin, apparu en 2002, est recommandé au calendrier vaccinal depuis 2010 à partir de 12 mois et jusqu'à 24 ans.

Une procédure stricte Pour tout médicament, la procédure est très balisée. Au laboratoire, on vérifie la qualité finale en contrôlant un flacon par lot. Si ce dernier est déjà en vente, « il est de la responsabilité du laboratoire de demander son rappel et de veiller à ce qu'il soit effectif », explique l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Première étape : l'alerte est rédigée avec l'ANSM et adressée aux pharmacies. « La mise en place du dossier pharmaceutique informatisée par l'ordre national des pharmaciens, laisse peu de place à la faille », explique sa présidente, Isabelle Adenot. Chaque officine reçoit l'alerte sur tous ses terminaux. Impossible de scanner un médicament sans savoir qu'il est rappelé. « Dans ma pharmacie, je ne peux même pas me servir des ordinateurs tant que je n'ai pas débloqué l'alerte : ce qui en assure une traçabilité à 100 % », explique-t-elle. Le pharmacien doit ensuite remplir — et conserver — un bordereau sur lequel il indique combien de boîtes il a en stock et les remettre à son grossiste, qui les renvoie au labo. « S'il s'avère, preuve à l'appui, qu'une pharmacie vend un produit rappelé, ce qui est de la plus haute gravité, je vous garantis que la sanction serait sévère ! » gronde Isabelle Adenot.

« Quand mon médecin me l'a prescrit, je lui ai fait confiance », raconte Coralie, maman d'une fillette de 2 ans et demi. Ses inquiétudes puis sa colère ont été croissantes, alors que sa fille, vaccinée à 1 an, en février 2014, s'est mise à manifester des symptômes persistants : fièvre inexpliquée à répétition, éruptions sur tout le corps, maux de ventre, sommeil perturbé... C'est elle qui fera le rapprochement avec le vaccin quand, en janvier 2015, elle reprend le carnet de santé, fouille sur le Net et y découvre que le Meningitec administré à sa fille fait partie d'une série de lots produits à partir de 2012, dont le laboratoire a demandé le rappel dans le monde et en France par l'intermédiaire de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le 24 septembre 2014.

Mesure de précaution, selon le laboratoire, qui avait saisi les autorités des différents pays pour signaler un « défaut » : en l'occurrence la présence de particules de fer et d'acier, « qui ne remettent en cause ni la stérilité ni l'efficacité du produit » et ne doivent pas provoquer pire que gonflement, éruption autour du point d'injection et fièvre immédiate, soit les effets habituels d'un vaccin. Mais les dangers à terme des métaux inquiètent les parents. Sur le Net, Coralie retrouve bientôt d'autres victimes. Et certaines ont acheté des vaccins « jusqu'à la fin décembre, après la demande de retrait », indique Me Ludot, qui s'interroge : « Où se situe la faille ? »

François, 22 ans, « affecté par un dérèglement immunitaire » après sa vaccination le 15 juillet 2014, estime que le retard à l'allumage de la part du labo et le défaut d'information sont condamnables. « Au départ, on n'était pas partis pour aller en justice, on voulait juste de l'information. Personne n'a voulu nous en donner », déplore le jeune homme qui écarte toute idée d'attiser un débat antivaccination. En cette période de grande défiance vis-à-vis des vaccins, l'affaire risque pourtant bien d'avoir cet effet. Pour Coralie, c'est sûr : « Plus personne ne se fera jamais vacciner chez nous. »

Source : Le Parisien

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