Les parents d’un bébé consentent à sa mort « programmée »
Les parents d’Ayana, un bébé de 7 mois plongé dans le coma depuis plus de quarante jours au centre hospitalier universitaire d’Angers, s’opposaient à son extubation. Ils se sont finalement rangés dimanche 21 juin à sa mort « programmé », à l’issue d’une expertise ordonnée par la justice.
« Les conclusions de l’expert sont formelles : cet enfant a un cerveau irrémédiablement détruit », a expliqué Emmanuel Ludot, l’avocat des parents, qui a assisté aux échanges de plus de deux heures entre la famille, l’expert et l’équipe médicale entourant le nourrisson.
« La mort du bébé va être programmée d’ici six à huit jours », a annoncé un peu plus tard, la voix brisée par l’émotion et les larmes aux yeux la mère, Julie Pitel. Ne souhaitant pas s’exprimer davantage, elle a expliqué qu’elle et son mari allaient désormais veiller leur bébé avant son départ.
Maître Ludot, qui avait introduit auprès du tribunal administratif de Caen l’action visant à obtenir un « constat d’urgence » sur l’état de santé du nourrisson, a estimé que « l’expertise a[vait] été très utile et a[vait] permis aux parents de comprendre la situation dans laquelle ils étaient ».
Les parents s’étaient opposés à l’arrêt de la ventilation mécanique (intubation), initialement prévue lundi par l’équipe médicale, qui se refusait à mettre en œuvre des traitements pouvant relever d’une « obstination déraisonnable ». « Tout le monde savait depuis quarante jours que l’issue était fatale », a redit dimanche à la presse Sébastien Tréguenard, secrétaire général du CHU d’Angers.
Le SAMU d’Alençon mis en cause
L’avocat de la famille a annoncé qu’il allait désormais « s’atteler à démontrer la responsabilité lourde du SAMU d’Alençon dont l’attitude [lui] paraît contraire aux règles élémentaires ». « Cette enfant a eu le cerveau détruit par une hyperthermie maligne. C’est la fièvre de 42,5 °C qui est à l’origine de cette destruction. Si cette fièvre avait été traitée en temps et en heure, nous ne serions pas au chevet d’un bébé qui est sur le point de mourir », a-t-il lancé.
La fillette avait été prise d’une très forte fièvre et de convulsions dans la nuit du 5 au 6 mai, après avoir reçu dans la journée l’injection de deux vaccins. Prévenu par les parents, le SAMU ne s’était pas déplacé et les parents ont déposé une plainte pour non-assistance à personne en danger à la gendarmerie de Sées (Orme), la localité où ils résident.
Source : Le Monde