Des parents refusent l'arrêt des soins pour leur enfant de sept mois
Les parents de la fillette ont saisi la justice pour que leur enfant, dans le coma, ne soit pas extubée.
Deux semaines après la décision de la Cour européenne sur le cas de Vincent Lambert, la justice va de nouveau devoir se prononcer sur la question de la fin de vie. Cette fois, c'est le sort d'une fillette de 7 mois qui divise médecins et parents.
Les premiers souhaitent arrêter les soins, les seconds refusent de voir leur enfant mourir. Le père et la mère ont engagé un référé. Un médecin expert désigné par le tribunal administratif de Caen doit se rendre dimanche au CHU d'Angers, où est hospitalisée la fillette pour «déterminer dans quel état est le nourrisson et quelles sont les origines de son état», a indiqué l'avocat de la famille.
Dans la nuit du 5 au 6 mai, la petite fille avait été victime d'une forte fièvre, suivie de convulsions, après avoir reçu quelques heures plus tôt, par un médecin, une injection de deux vaccins destinés à lutter contre la coqueluche, l'hépatite B, la polio, le tétanos et la diphtérie. «J'ai appelé le Samu, mais ils ont refusé de se déplacer», a indiqué la mère de l'enfant, Julie Pitel. Conduite dans la nuit à l'hôpital d'Alençon, elle sera transférée ensuite au CHU du Mans puis à celui d'Angers. Le lendemain, les parents, âgés tous deux de 22 ans, ont déposé une plainte pour non assistance à personne en danger.
Coma artificiel
Soignée depuis 40 jours dans le service de réanimation pédiatrique à Angers, Ayana est plongée dans un coma artificiel, sous ventilation mécanique. Selon le Dr Gérald Boussicault, responsable de ce service, «la fillette a des séquelles neurologiques gravissimes, irréversibles, avec un tableau de souffrances, de douleurs, extrêmes». «Au vu de l'évolution des symptômes et notamment des symptômes douloureux intolérables, nous avons décidé de manière collégiale de ne pas mettre en œuvre de traitements qui pourraient relever d'une obstination déraisonnable», a expliqué le pédiatre. «Les parents ont été informés. Ils nous ont répondu qu'ils n'étaient pas prêts à ce que leur enfant décède, mais qu'ils ne le seraient jamais.» C'est ainsi que la décision d'extubation avait été prise pour lundi prochain, «avec les parents», selon lui. Mais «ceux-ci sont revenus sur leur décision», ajoute-t-il, regrettant d'avoir appris le référé par voie de presse.
Éviter le décès
«Débrancher ma fille, c'est inconcevable. C'est une battante», lance sa maman, qui affirme ne «pas vouloir qu'elle souffre non plus» et «remercie les médecins qui ont fait le maximum et le font encore». Pour son avocat, qui a saisi jeudi matin le président du tribunal administratif de Caen pour obtenir un «constat d'urgence», il convient «de rechercher toutes les pistes possibles qui évitent le décès de cette petite fille». Selon Me Ludot, «il y a des exemples d'enfants qui sont restés en vie, certes handicapés mais qui se sont peu à peu reconstruits».
Derrière le débat médical, se profile une polémique sur les vaccins. Nous voulons «tout savoir de ce qui s'est passé» et «nous voulons que soit tenu aux parents un discours loyal et honnête, à savoir que la nocivité des vaccins est à l'origine des 42° de fièvre (d'Ayana): c'est l'association criminogène des deux vaccins, Prevenar et Infanrix», tranche Me Ludot.
Source : Le Figaro