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Affaire MURRAY

"S’agissant de la décision obtenue par les fans de Mickaël JACKSON :  j’ai travaillé de manière désintéressée compte tenu du caractère exceptionnel de cette procédure.
Cette décision est une première mondiale." 
Me LUDOT Emmanuel

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Considérés comme terroristes hier et comme alliés de la France aujourd’hui

Accusés d’avoir financé le PKK, une organisation terroriste, des activistes kurdes avaient été mis en examen en 2012. Ennemi d’hier, le PKK est aujourd’hui soutenu par la France. L’affaire dérange.

Aujourd’hui, alors que le parquet de Paris a déposé en mars 2013 un réquisitoire aux fins de renvoi des accusés devant le tribunal correctionnel de Paris, l’affaire pose question. Considéré hier encore par l’Union européenne comme « organisation terroriste », le PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan ayant pour objectif la création d’un État Kurde indépendant, n’est plus – au regard de l’actualité internationale – l’ennemi qu’il faut combattre…

 

Les terroristes d’hier sont devenus les alliés d’aujourd’hui. Ceux-là même que la France finance et arme aux fins de lutter contre une autre organisation terroriste, autoproclamée État islamique. Face à cette nouvelle donne, Me Emmanuel Ludot, avocat au barreau de Reims, défenseur de l’un des Kurdes interpellé à Reims, connu pour être un activiste au sein du PKK, s’interroge sur la nécessité d’un procès. Pour l’avocat, « La France, depuis qu’elle a rejoint une coalition d’un ensemble de pays aux fins de lutter contre l’islamisme, a décidé de modifier ses alliances et de livrer des armes aux militants kurdes. »

De ce fait, il estime que « l’accord de coopération sécuritaire signé entre la France et la Turquie, considérant le PKK comme un parti terroriste, est de ce fait aujourd’hui caduc » (lire ci-après). Pour rappel, le 15 décembre 2010, un restaurateur rémois d’origine turc déposait plainte au commissariat de Reims pour des faits de tentative d’extorsion. Il indiquait avoir été sollicité par trois ressortissants kurdes, venus lui demander combien il donnait pour la « Kampanya », l’impôt révolutionnaire destiné au PKK.

Contrôle judiciaire levé

Avisée de ces faits, la section antiterroriste du parquet de Paris se saisissait de l’affaire et confiait les investigations à la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la direction centrale de la police judiciaire. Une vague d’interpellations était alors menée, en lien avec la PJ de Reims, en mars 2012, dans les quartiers sud de Reims, notamment ceux de Murigny et Louis-Barthou (L’union du 7 mars 2012).

Suspectés d’avoir tenté d’extorquer l’argent de ce restaurateur turc pour qu’il participe au financement du PKK, cinq des sept Kurdes avaient été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme, financement illégal d’une entreprise terroriste et tentative d’extorsion de fonds en lien avec une entreprise terroriste.

Activiste avéré, le client de Me Ludot, un homme de 40 ans sans histoire et sans casier, avait reconnu militer pour un Kurdistan libre, mais a toujours nié les faits d’extorsion. Lors des perquisitions à son domicile, les policiers n’avaient d’ailleurs retrouvé ni arme, ni argent. En revanche, l’exploitation des interceptions téléphoniques permettait d’établir une activité soutenue de vente de tickets pour des manifestations, en faveur du PKK notamment, sur la région rémoise. Aujourd’hui, l’affaire embarrasse. D’ailleurs comme le fait remarquer son conseil : « Cela fait bien longtemps qu’elle aurait dû être audiencée. Quant à mon client, son contrôle judiciaire a déjà été levé. »

Source : L'Union - L'Ardennais

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