L’oncologie pédiatrique à Garches fermée depuis un mois, le combat juridique continue
Le service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Raymond-Poincaré, à Garches, a fermé le 7 août au soir, sur décision de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Dix-sept enfants ont été transférés ailleurs, en région parisienne, mais aussi à La Rochelle, Troyes, Bordeaux et Toulouse.
Les familles qui soutiennent les méthodes du Dr Nicole Delépine, l’ancienne chef de service mise à la retraite, poursuivent leur bras de fer avec l’administration. Une vingtaine de recours ont été déposés, pour demander la réouverture de l’unité. Le défenseur des droits, Jacques Toubon, a été saisi cet été. « Nous entendons démontrer qu’il y a une discrimination et que les enfants sont en danger », expose Me Emmanuel Ludot, avocat des familles et du Dr Delépine.
Unité unique en son genre
Une audience en référé est programmée le 17 septembre au TGI de Paris. Les parents demanderont à récupérer l’original du dossier médical de leur enfant. « Ils veulent pouvoir maîtriser les soins et imposer un suivi personnalisé », expose Me Ludot.
Les essais cliniques sont au cœur de la polémique. Les parents qui ont fait le choix de confier leur enfant atteint de cancer au Dr Delépine s’opposent à l’inclusion systématique.
Depuis la fermeture de l’unité à Garches, certains parents se plaignent de la prise en charge dont bénéficie leur enfant. « Le Dr Delépine était la seule à moduler les doses de chimiothérapie selon l’état de réceptivité de l’enfant. Certains oncologues, à l’AP-HP, acceptent de dialoguer avec elle, mais d’autres la considèrent toujours comme une sorcière », affirme Me Ludot.
Au mois d’août, le tribunal a accordé au Dr Delépine le droit de cumuler emploi et retraite. « Mais l’AP-HP n’a pas l’intention de rouvrir une unité d’oncologie pédiatrique pour elle, ni à Garches, ni ailleurs », déplore Carine Curtet, porte-parole des familles.
Membre de l’association Ametist, elle se dit choquée que des chimiothérapies aient été décalées dans le temps, lors du transfert des enfants : « Contrairement à ce qu’ont affirmé l’ARS et la ministre de la Santé, il n’y a pas eu de continuité des soins. C’est une perte de chance pour les enfants, quand on sait la rapidité des récidives chez les jeunes enfants. »