Le neveu de Fangio à la rescousse du mythique circuit automobile de Gueux
À l’occasion du départ du Rallye Monte-Carlo Historique ce jeudi soir à Reims, les Amis du Circuit de Gueux font tout pour rallier les pilotes et le grand public à leur cause. Depuis juin dernier, il n’est plus possible d’organiser des événements sur ce circuit mythique des années 1960.
Bruno Saby, Carlos Tavares, Michel Périn… les pilotes vedettes et les grands acteurs du monde automobile sont généralement tous à Reims en cette période de l’année pour d’ultimes vérifications techniques, à la veille du départ du Rallye Monte-Carlo Historique, qui s’ébranle ce jeudi. Autant de potentiels soutiens aux Amis du circuit de Gueux qui se débattent pour sauver cette arène mythique des années 1960.
Ce mercredi après-midi et jeudi matin, ils tiendront un stand, comme à l’accoutumée, au Parc des expositions, où curieux, passionnés d’automobiles et pilotes se côtoient en toute simplicité. L’occasion pour les bénévoles, de sensibiliser avec un brin de nostalgie et une pointe d’amertume sur la situation inextricable du circuit de Gueux, à une quinzaine de minutes de Reims. Depuis juin dernier, la mairie a résilié une convention leur accordant l’accès et l’organisation d’événements sur cet ensemble classé.
« Une action en justice est en cours pour dénoncer la précarité de cette convention. Car l’association souhaite poursuivre son travail de sauvegarde du circuit », détaille Me Ludot, l’avocat des Amis du Circuit de Gueux. Depuis près de 20 ans l’association travaille à réhabiliter le site avec ses 350 adhérents. La prochaine tranche de travaux devait concerner les tribunes situées en bordure de la départementale. « Nos restaurations sont faites à l’identique, on travaille avec des photos d’époque et un historien afin de refléter au mieux la réalité d’origine », glisse l’un des bénévoles.
« Ce n’était qu’une friche et ces bénévoles l’ont rendue exploitable »
Chaque année, des passionnés d’automobiles et des clubs du monde entier viennent sur les traces de ce mythique circuit qui a connu les grandes heures de pilotes de légende, comme l’Argentin Fangio. Mais sans événement, pas de travaux. Avec l’annulation de toutes les animations, l’association n’a plus de rentrées d’argent. Du côté de la mairie de Gueux (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions), un appel d’offres a été lancé pour la reprise du site.
« Pendant vingt ans, les bénévoles ont redonné son lustre d’antan au circuit. Ils ont passé 10 000 heures à tout refaire. Un tas de publicités de marques qui n’existent plus, ont été refaites à la main. J’ai fait protéger ce travail et ces marques par un copyright, rappelle Me Ludot. Ce n’était qu’une friche et ils l’ont rendu exploitable. Maintenant la mairie veut en reprendre l’exploitation sans les associer au projet, c’est un non-sens total. »
Sollicité à plusieurs reprises par l’association, le maire Jean-Pierre Ronseaux n’a pas souhaité rencontrer les bénévoles. Ces derniers ont donc décidé de redoubler d’effort pour défendre leur cause. Ils viennent de lancer un comité de soutien et ont déjà recueilli plus de 1000 signatures, dont celles du propre neveu de Fangio. Le célèbre pilote argentin avait remporté en terres champenoises son premier Grand Prix de France de Formule 11. En activité jusqu’en 1966, Reims-Gueux fermera définitivement en 1972 après avoir accueilli, tout de même, quatorze Grands Prix de France.
Source : Le Parisien