KFC a " mangé chaud " pour une glace en pleine " poire "
Cette histoire burlesque digne des meilleurs films muets a de quoi laisser sans voix. Révélé par RTL et détaillé dans nos colonnes en mai 2012, ce petit conte moderne datant de décembre 2011 a vu un couple de jeunes tourtereaux s'offrir une petite douceur après un déjeuner au KFC (*) de Poitiers Sud. La serveuse se trompe dans la commande Julio lui fait remarquer.
Elle jette alors la « Kream ball » en direction du Franco-Péruvien. L'homme prend la glace en « pleine poire ». Légèrement blessé au visage, victime de bourdonnements à l'oreille, Julio, le costume de marié maculé de crème glacée, est bien décidé à faire manger chaud KFC qui a pourtant licencié l'employée incriminée. Il saisit la justice et s'offre les services de l'avocat ad hoc. Le Rémois Emmanuel Ludot est un spécialiste renommé de ce genre de conflit. L'ancien conseil médiatique et controversé de Saddam Hussein a déjà eu à traiter de ce genre d'affaire rocambolesque. En vrac : il a pour client un homme condamné pour « conduite dans un état alcoolique » qui assigne de célèbres brasseries en justice (2006), il défend une femme attaquant un fast-food bien connu pour « manquement au devoir de sécurité », après son hospitalisation suite à une chute causée par une frite sur le sol du restaurant à Reims (2007) puis il conseille un retraité ayant trouvé une lame de cutter dans une boîte de conserve de marque (2012).
Ce défenseur offensif a connu des fortunes diverses. Cette fois il a gagné. Le tribunal de Nanterre a condamné KFC mardi. « Nous avons obtenu un acompte de 2.000 €affirme Maître Ludot. D'autres sommes suivront certainement. Cette affaire n'avait que trop duré. Mon client qui habite actuellement à Londres vivait très mal cette situation. Il voulait une reconnaissance de responsabilité de la part de KFC qui n'a pas été habile dans le dossier. On s'est moqué mais Julio souffre toujours de l'oreille. » Au moins, le jeune homme aura-t-il la satisfaction d'avoir été entendu en première instance par la justice. KFC, que nous n'avons pu joindre, a la possibilité de faire appel. « Cela m'étonnerait », conclut l'avocat.