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Affaire MURRAY

"S’agissant de la décision obtenue par les fans de Mickaël JACKSON :  j’ai travaillé de manière désintéressée compte tenu du caractère exceptionnel de cette procédure.
Cette décision est une première mondiale." 
Me LUDOT Emmanuel

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Obligation vaccinale pour les soignants : le combat de Tiphaine pour refuser la piqûre

Cette fonctionnaire refuse de s’y plier de peur des éventuels effets indésirables. Elle porte plainte.

ELLE SEMBLE prête à tout pour ne pas se faire vacciner contre le Covid-19. Quitte à voir son contrat de prépara- trice en pharmacie hospitalière à Limeil-Brévannes (Val- de-Marne) suspendu à partir du 15 septembre, comme le prévoit la loi du 5 août. Cela risque de mettre Tiphaine Beaugé en grande difficulté, elle qui vit seule avec son fils dont elle assume la garde exclusive avec un salaire de 2000€.

La jeune femme assume. « J’en suis arrivée à cette extrémité parce que personne aujourd’hui ne peut me garantir que le vaccin anti- Covid n’aura aucune conséquence grave sur mon état de santé », souffle-t-elle. Âgée de 35 ans, elle assure ne partager ni la pensée « antivaccins » ni la colère contre « la dictature du passe sanitaire » qui traversent certaines franges de la société. Son angoisse et sa détermination prennent racine dans son dossier médical. Depuis une dizaine d’années, elle souffre d’hémochroma- tose (excès de fer dans l’organisme) et de la maladie de Verneuil, qui se manifeste par l’apparition de nodules à l’aine et aux aisselles.

Des cas de sclérose en plaques dans sa famille

Par ailleurs, elle présenterait des risques de survenue d’une sclérose en plaques.

« Ma tante et mon grand-père maternels ont souffert de cette maladie, explique-t-elle. Ce patrimoine génétique risqué a poussé mon médecin traitant à signer un certificat de contre-indication du vaccin contre l’hépatite B. Il craignait que l’injection d’anticorps ne favorise la poussée de plaques. »

Pas question, toutefois, de mettre tous les vaccins dans le même sac. Tiphaine ne veut pas non plus se positionner comme une empêcheuse de vacciner en rond. « Dans une grande majorité des cas, le rapport bénéfice-risque penche en faveur de la vaccination, nuance-t-elle. Mais dans mon cas personnel, c’est beaucoup moins clair. Dans le doute, je demande juste à exercer mon droit à disposer librement de mon corps et de ma santé tout en continuant à exercer un métier que j’adore. D’autant que je ne suis pas au contact direct des patients. »

Malheureusement pour elle, le ministère des Solidarités et de la Santé a dressé une liste restreinte de contre-indications qui n’inclut pas ses pathologies. Avant même le vote de la loi, cette fonction- naire de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris s’était d’abord tournée vers son médecin traitant pour tenter d’y voir plus clair. Celui-ci, dans une ordonnance datée du 28 juillet, émettait une réserve et sollicitait « la défi- nition d’une contre-indication au vaccin anti-Covid ».

« J’ai alors pris rendez- vous avec un infectiologue réputé de l’Institut Pasteur à Paris, détaille Tiphaine. Mais il m’a ri au nez lorsque je lui ai fait part de mes doutes et n’a même pas pris le temps d’étudier mon dossier. » Ce spécialiste a conclu en deux lignes qu’elle ne présentait aucune contre-indication.

« Personne n’est en mesure de fixer une liste exhaustive de contre-indications »

Mais pas question d’en rester là pour Tiphaine Beaugé. Hier, son avocat, Me Emmanuel Ludot, a déposé une requête en référé devant le tribunal administratif de Versailles en visant l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, la Caisse primaire d’assurance maladie et l’Agence européenne des médicaments.

L’objectif est double : obtenir la désignation d’un expert qui étudierait les éventuelles contre-indications des quatre vaccins anti-Covid par rapport aux pathologies de Tiphaine et, en attendant la remise d’un rapport d’expertise, bénéficier d’une suspension de l’obligation vaccinale. La seule manière pour elle de pouvoir continuer à travailler.

« Personne n’est en mesure de fixer une liste exhaustive de contre-indications tout simplement parce que ces vaccins sont toujours en phase d’expérimentation », appuie son avocat, Me Ludot. Sollicitée, l’AP-HP n’a pas souhaité s’exprimer « sur ce cas particulier ».

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