Plusieurs artiste dont jean Marie Bigard demandent au conseil d'état la réouverture des théâtres.
La Comédie, l’Opéra et le Manège s’associent à la démarche collective de recours en référé-liberté devant le Conseil d’État, contre la fermeture des lieux culturels.
Après avoir été saisi par les représentants cultuels, pour que la jauge des messes soit revue à la hausse, le Conseil d’État devrait très prochainement être sollicité par plus de 300 acteurs culturels dont le comédien Charles Berling qui s’insurgent contre le prolongement de la fermeture des théâtres, des musées, des salles de cinéma et des salles de spectacles.
À Reims, l’avocat Me Ludot a fait savoir, mardi, qu’il déposait lui aussi un recours à la demande de cinq artistes dont Francis Lalanne, Jean-Luc Moreau et Jean-Marie Bigard.
On a besoin de pouvoir construire sans déconstruire tout le temps
Choquées de voir les salles de spectacle rester fermées, alors que le gouvernement avait laissé entendre que le public pourrait de nouveau être accueilli à partir du 15 décembre, les directions de La Comédie, de l’Opéra et du Manège de Reims ont vite soutenu ces recours en référé-liberté devant le Conseil d’État.
Comme tous les Centres dramatiques nationaux, la Comédie s’associe à cette démarche devant la justice car c’est important de participer à la continuité du service public et de rappeler que la culture est importante ! », indique Chloé Dabert, la directrice de la Comédie. « On a besoin de pouvoir construire sans déconstruire tout le temps, poursuit-elle. Ce qui a été violent, c’est de tout remettre en route pour être prêts le 15 décembre et de devoir finalement tout annuler…
Chloé Dabert, qui vient de présenter une création dans un lycée de Nantes, ne comprend pas pourquoi les théâtres ne pourraient pas au moins accueillir des scolaires.
Il ne faudrait pas confondre une salle de spectacle vivant avec l’antichambre d’un croque-mort !
À l’Opéra, Serge Gaymard tient à rappeler qu’il n’y a « jamais eu de cluster dans une salle de spectacle » et que tout le monde, dans le domaine culturel, a suivi à la lettre les recommandations sanitaires. « Franchement, nous avons été de bons élèves et je ne comprends pas pourquoi nous sommes aujourd’hui stigmatisés. Quand je vois le monde dans les magasins, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a deux poids, deux mesures ! », proteste-t-il. Et de lâcher : « Il ne faudrait pas confondre une salle de spectacle vivant avec l’antichambre d’un croque-mort ! »
Même sentiment d’incompréhension et de colère au Manège de Reims où Bruno Lobé a affirmé, le 10 décembre, dès la fin de l’annonce de Jean Castex : « La coupe est pleine ! Car ces annonces de réouverture suivies de marches arrière sont très compliquées à supporter et mettent les équipes dans des difficultés financières et psychologiques ! »
Ils ont malgré tout joué
Ce mardi, sous la direction du metteur en scène François Orsoni, les comédiens de la compagnie NéNéKa auraient dû jouer à la Comédie de Reims la première de Coriolan de Shakespeare. Mais comme cela s’était déjà produit début novembre à Toulon, la représentation a dû être annulée.
Dans l’après-midi, ils se sont contentés de faire une répétition générale. Dans la grande salle de 850 places presque vide, les mots de Shakespeare ont résonné avec brio. Puis l’équipe artistique, qui est allée au bout de ses répétitions, est repartie le cœur lourd, sans savoir quand elle pourra partager son travail avec le public.
Ce même mardi après-midi, un rassemblement de protestation du monde de la culture avait lieu place de la Bastille à Paris et dans plusieurs villes de France.
Source : L'union