Rimbaud au Panthéon, Me Ludot demande audience au Président
Ils ne lâchent pas l’affaire. L’arrière-petite nièce de Rimbaud, Jacqueline Teissier-Rimbaud, et son cousin germain Dominique Teissier, assistés par l’avocat rémois Emmanuel Ludot, en appellent au Président de la République pour contester l’éventualité d’une entrée du poète au Panthéon.
Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, la robe noire revient sur les arguments opposés par la famille à la pétition demandant la panthéonisation, notamment signée par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. Considérant qu’il s’agit d’une instrumentalisation de Rimbaud, dont on ferait « une icône de la cause homosexuelle », « ce qui ne serait pas acceptable, puisque non conforme aux opinions qu’il a pu exprimer de son vivant », Emmanuel Ludot brandit le spectre de « l’atteinte à la mémoire des morts, sanctionnée sur le fondement de la responsabilité civile délictuelle de l’article 1240 du Code civil », qui serait selon lui serait caractérisée si les pétitionnaires obtenaient gain de cause. Les descendants de Rimbaud et l’avocat avancent également que « la vie du poète, de même que ses œuvres, trahissent d’ailleurs un fort sentiment de rejet de la religion chrétienne et de toute morale jusqu’à imaginer avec une violente ironie le sort qui lui serait réservé en enfer en raison de son attirance affirmée pour la révolte et la provocation. Or, l’on sait que le Panthéon est une ancienne église et qu’il représente ainsi et représentera toujours, nécessairement, les origines chrétiennes de la France ». Il s’agirait de ne pas trahir l’esprit rebelle du poète, qui « avait par ailleurs émis de violentes critiques à l’endroit de la ville de Paris, dans laquelle se trouve le Panthéon » : réponse du berger à la bergère, les tenants de la panthéonisation mettant en avant le peu de goût qu’aurait eu Rimbaud pour Charleville. S’appuyant sur ces arguments, Me Ludot demande audience au Président de la République, Emmanuel Macron, seul habilité à trancher cette polémique.
Source : L'Union