A Reims, comme ailleurs, ces parents qui ne voient plus leur enfant pendant le confinement
« Je n’ai plus vu mes deux filles : Ilona, 6 ans et Léa, 3 ans, depuis les vacances de février. Je devais les avoir pour les vacances de Pâques, c’est évidemment impossible. » Mandy, 30 ans, est en colère. Cette maman, séparée du père de ses enfants, habite à plusieurs centaines de kilomètres de ses petits bouts de chou. Avec le confinement, les déplacements sont impossibles et les appels en visio sont très rares. « Mon ex-mari n’est pas de bonne volonté. Rien ne l’y oblige d’ailleurs. »
Mandy n’est pas seule. Emmanuel Ludot représente un collectif de parents séparés qui vivent la même problématique. L’avocat rémois vient d’interpeller le secrétaire d’État Adrien Taquet. « La crise sanitaire actuelle a gravement perturbé l’exercice du droit de visite et d’hébergement de nombreux parents. Pour des raisons inhérentes aux grandes distances, ou au transport en commun, totalement paralysé, les parents n’ont pas pu rencontrer leurs enfants et ne peuvent pas exercer leur droit de visite et d’hébergement. Le confinement qui perdure laisse espérer au mieux une prochaine rencontre à l’été prochain. Cette situation va entraîner des perturbations psychologiques inquiétantes chez les jeunes enfants séparés d’un des parents. »
L’avocat rémois d’indiquer : « Le Code civil est tristement silencieux sur l’obligation qu’a le parent ayant la garde des enfants de permettre un contact réel, intime avec le parent éloigné. Si les contacts téléphoniques sont souvent rappelés par décision de justice des juges aux affaires familiales, en revanche, il n’est malheureusement rien prévu dans le cas d’une crise sanitaire telle que nous la connaissons. »
Emmanuel Ludot ajoute : « Notre impréparation civique touche aussi ce domaine très sensible. » En interpellant le secrétaire d’État, Adrien Taquet, l’avocat rémois espère qu’une directive soit prise. « Skype permet aux enfants de parler avec le parent éloigné, de le voir et de faire en sorte que le lien affectif ne soit pas totalement rompu, mais il n’existe aucun texte qui peut contraindre le parent gardien », écrit Me Ludot. « Il y a nécessité impérieuse. La séparation de plusieurs mois pourra ainsi être atténuée. »
Source : L'Union