Un Rémois a fait un infarctus alors qu’il venait de prendre un complément alimentaire acheté sur le web.

Me Emmanuel Ludot, l’avocat de la compagne du défunt revient sur cette sombre journée de février. « Il avait reçu les gélules, venant du Royaume-Uni, la veille. Il a respecté la posologie indiquée sur l’emballage. Il a donc pris deux cachets le matin, puis à nouveau, en début d’après-midi, avant sa séance de musculation. En rentrant chez lui, il s’est senti mal. Il a demandé à sa campagne d’appeler les pompiers. Les secours sont arrivés très vite. Ils ont mis moins de 7 minutes. Mais, ils n’ont rien pu faire. »

Une double expertise demandée

Trois mois après le décès, sa compagne veut comprendre ce qui s’est précisément passé ce jour-là. Elle est persuadée que les pilules ingurgitées ont joué un rôle funeste.

« Il a acheté un composé complexe portant notamment, à très haute dose, des stéroïdes anabolisants dont les effets secondaires peuvent être mortels », explique Me Emmanuel Ludot.

Ce composé augmente la force physique et rend le sujet plus résistant à la fatigue. « Les stéroïdes anabolisants ont pour effet d’augmenter considérablement les globules rouges ce qui favorise l’apparition d’un infarctus. Et, c’est malheureusement ce qui s’est produit. La responsabilité du fabricant est engagée. »

“Il a acheté un produit qu’il pensait sain, composé a priori d’ingrédients naturels. Est-ce bien le cas ? Ma cliente veut la vérité”

Emmanuel Ludot a lancé une assignation auprès du président du tribunal afin que soit ordonnée une expertise médicale. « Il faut pouvoir analyser le sang, les cheveux du défunt et procéder également à l’examen de la composition des gélules en question afin de dire s’il existe un lien entre le décès par infarctus et la prise de ces gélules, le jour j. »

Au centre de cette procédure, une question : que contiennent précisément ces gélules ? « Ce monsieur a acheté un produit qu’il pensait sain, un complément alimentaire sérieux, composé a priori d’ingrédients naturels mais est-ce bien le cas ? Ma cliente veut la vérité. Aujourd’hui, tout et n’importe quoi peut-être mis en vente sur internet. Il n’y a aucun contrôle par les autorités sanitaires. »

Source : L'Union