«Émasculé» après une opération chirurgicale à la polyclinique Reims-Bezannes
Venu se faire opérer d’un kyste au testicule gauche, un Marnais âgé de 50 ans affirme avoir été « émasculé » à la polyclinique Reims-Bezannes. Il a décidé de prendre un avocat.
Il devait se faire retirer un kyste au testicule gauche. Une opération a priori sans conséquence, d’autant qu’il avait déjà subi une même intervention, six ans auparavant, réalisée avec une parfaite maîtrise par le même urologue, le docteur Lemaire. C’est donc en toute confiance que Michel (prénom d’emprunt) s’est présenté le 25 juin dernier au bloc opératoire de la polyclinique Reims-Bezannes, où exerce le praticien.
C’est une boucherie ! Il a été émasculé, il faut dire les choses…
« Il m’avait dit qu’il valait mieux opérer. J’y suis allé en toute confiance, témoigne non sans une certaine gêne, cet homme âgé de 50 ans qui déclare ne plus être un homme. Quand je me suis réveillé et que j’ai vu tout ça, c’était horrible. Je ne pouvais pas le croire. Il a tout ouvert. Je n’ai plus de sexe ! Je suis devenu impuissant. Je n’ai plus aucune sensation. Je n’ai plus d’érection, plus rien ne fonctionne… Lorsque je lui ai demandé ce qu’il s’était passé, il n’a pas voulu m’expliquer. Il m’a juste dit de m’estimer heureux de ne pas avoir un cancer ! » Michel a décidé de prendre un avocat.
Le résultat opératoire est « véritablement choquant », selon son avocat Me Ludot, qui a saisi le conseil départemental de l’ordre des médecins et entamé une procédure devant le tribunal de grande instance de Reims, statuant en référé, afin que soit ordonnée une expertise médicale.
« C’est une boucherie ! Il a été émasculé, il faut dire les choses…, avance l’avocat au regard des photos présentées par son client. « Les clichés photographiques de l’appareil génital externe de mon client, après l’opération, laissent apparaître des incisions qui l’ont définitivement endommagé. Mon client est actuellement totalement impuissant. L’appareil génital externe est détruit. J’aimerais qu’on m’explique comment on a pu en arriver là. J’aimerais surtout qu’on demande à ce praticien d’arrêter de suite son activité. Il a 76 ans, je sais bien qu’il n’y a pas de limite d’âge dans le privé, mais ce qu’a subi mon client est inimaginable. Mon but est qu’il soit indemnisé à la hauteur du préjudice afin qu’il puisse aller voir les meilleurs chirurgiens plasticiens. »
Le médecin traitant de Michel ne s’explique pas non plus de telles séquelles. Et d’attester « avec effroi » dans un certificat médical joint au dossier « les séquelles esthétiques et fonctionnelles postopératoires suivantes : des cicatrices multiples, l’absence d’érection, un raccourcissement de la verge, une suture surprenante du scrotum sur la base du gland… » « Je me réveille toutes les nuits, je me dis pourquoi on m’a fait ça ? »
Michel est d’autant plus effondré qu’il doit faire face à une autre réalité. « Mon amie, qui est plus jeune que moi, voulait un bébé. C’est fini ! Il a foutu ma vie en l’air. » Y a-t-il eu ou non un geste maladroit du praticien ? Peut-on parler d’erreur médicale ? Ce sera à l’expert de le dire. Il devrait être désigné le 31 octobre.
Source : L'Union