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Affaire MURRAY

"S’agissant de la décision obtenue par les fans de Mickaël JACKSON :  j’ai travaillé de manière désintéressée compte tenu du caractère exceptionnel de cette procédure.
Cette décision est une première mondiale." 
Me LUDOT Emmanuel

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Dieselgate : pourquoi l’enquête patine en France

Les juges français enquêtant sur le scandale des moteurs truqués de Volkswagen dénoncent la mauvaise volonté de la justice allemande à coopérer.

Des juges d’instruction qui prennent la plume pour acter leur impuissance auprès des parties civiles : l’événement est assez rare pour être remarqué. Encore plus lorsqu’il se produit dans l’un des dossiers les plus sensibles du pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris !

Fin juillet, les trois magistrats en charge du volet français de l’enquête Volkswagen -un scandale mondial démarré en 2015, dans lequel le géant allemand de l’automobile est soupçonné d’avoir truqué ses moteurs pour valider les tests antipollution- ont exprimé leur ras-le-bol noir sur blanc. Dans la lettre que nous avons pu consulter, les juges confient même -à mots couverts- leur peu d’espoir de voir aboutir les investigations, pour l’instant.

Une enquête au point mort dans l’Hexagone. En 2017, Volkswagen a été entendu à Paris comme témoin assisté. Depuis… rien. Ou presque. Pourtant, les juges français ne se sont pas tourné les pouces. Ils ont multiplié les démarches et les demandes d’acte. En vain.

Volkswagen ne coopère pas… « La société allemande […] n’a pas souhaité s’exprimer lors de sa première audition en tant que témoin assisté », rapportent les juges dans leur courrier aux parties civiles. La firme de Wolfsburg joue aussi la montre en multipliant les procédures dilatoires. La multinationale a « fait appel d’une de nos décisions, relative à la traduction en allemand des pièces du dossier », déplorent ainsi les magistrats.

… Et la justice allemande non plus ! « Nos investigations dépendent de la bonne volonté des autorités judiciaires allemandes », soulignent Nicolas Aubertin, Carole Ramet et Sylvie Mouchel, les juges tricolores. Comprendre : cette bonne volonté n’existe pas. « Nous avons déjà effectué trois demandes officielles de documents au procureur du tribunal de Braunschweig (Brunswick), demandes qui n’ont pas abouti », pestent-ils quelques lignes plus bas. Pour l’heure, les voilà donc condamnés à ronger leur frein en France. Ils ne sont en effet pas autorisés à partir enquêter outre-Rhin sans l’accord de la justice allemande.

La guerre économique fait rage. « Cette prise de parole des juges, c’est une critique évidente du pouvoir politique allemand, décrypte Me Emmanuel Ludot, l’avocat d’une trentaine de parties civiles françaises. Aujourd’hui, Berlin veut garder le contrôle de ce dossier explosif, dont les conséquences économiques et financières pourraient être catastrophiques pour l’Allemagne… » Bref, il faut sauver le soldat Volkswagen -premier constructeur d’un pays où l’automobile représente 13 % du PIB- « et tous les moyens sont bons », poursuit l’avocat. Le risque pour le numéro un mondial de l’auto ? Celui d’une amende colossale, comme aux États-Unis. En France, celle-ci pourrait atteindre près de 20 milliards d’euros.

L’actuel patron de Volkswagen savait-il tout ? La frustration des magistrats tricolores est d’autant plus grande qu’en Allemagne, l’enquête a pris ces derniers jours un tour inattendu. Herbert Diess, l’actuel patron de Volkswagen, aurait été prévenu deux mois avant que le scandale n’éclate, selon le magazine allemand Der Spiegel dans sa dernière édition. L’hebdomadaire a justement eu accès à des documents inédits… du parquet de Braunschweig. « L’affaire pourrait devenir politique, espère Me Ludot. La suite de ce courrier, ce pourrait être que le ministre de la Justice français tape du poing sur la table. Qu’il appelle son homologue allemand en lui disant : Laissez nos juges d’instruction travailler ! »

Source : Le Parisien

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