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Affaire MURRAY

"S’agissant de la décision obtenue par les fans de Mickaël JACKSON :  j’ai travaillé de manière désintéressée compte tenu du caractère exceptionnel de cette procédure.
Cette décision est une première mondiale." 
Me LUDOT Emmanuel

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Les Hells Angels français écrivent à Donald Trump

Interdit de séjour aux Etats-Unis depuis 2011, le club de motards a écrit au président des Etats-Unis fin juillet pour obtenir le droit d’entrer sur le sol américain, où ils sont considérés comme un groupe criminel.

 Un blouson de cuir noir avec un crâne ailé sur le dos. C’est le « patch » des Hells Angels. Leurs couleurs, le signe qui distingue les « full patch » (membres à part entière) des « hangarounds » (aspirants) et des « prospects » (novices). Patch, tatouages, grosses motos Harley Davidson : partout dans le monde, les Hells Angels affichent un look inquiétant. Mais l’iconographie sombre du club relève-t-elle du folklore ou bien est-elle un indice des activités criminelles de ces Anges de l’enfer ?

Pour Gérald Ange Paris (son pseudonyme), porte-parole des Hells Angels français, la réponse est claire : « Nous sommes un groupe d’amis qui aiment faire de la moto. On s’accorde à dire qu’on est des marginaux mais c’est tout ». Pourtant, depuis 2011, l’Etat américain les considère comme faisant partie du crime organisé. Les membres identifiés du club, qui a des antennes dites « chapitres » un peu partout dans le monde, ne peuvent donc plus voyager aux Etats-Unis.

« J’y suis allé pour la dernière fois en 2010, poursuit Gérald Ange Paris. J’ai voulu y revenir en 2011, mais on m’a refusé mon visa au motif que je représentais un trop gros risque. Depuis j’ai appris que les Hells Angels avaient été inscrits sur la même liste que les yakuzas et la mafia russe par le Department of homeland security (NDLR : le département de la sécurité intérieure, créé par George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001). »

Créer un précédent avec Trump

Une situation que dénonce Me Emmanuel Ludot. Cet avocat du barreau de Reims a écrit fin juillet à Donald Trump afin de faire lever cette interdiction de pénétrer sur le sol américain pour trois membres français des Hells Angels. Dans cette lettre, il met en avant l’absence de casier judiciaire de ses clients en France comme aux Etats-Unis. En individualisant ces demandes, Me Ludot espère « créer un précédent » pour d’autres membres et ainsi permettre à ses clients et à leurs « frères » de voir leur situation examinée au cas par cas par l’administration américaine.

Selon lui, les faits qui justifieraient une telle mise au ban appartiennent à une époque révolue. Les Hells Angels seraient victimes du retard des services de renseignement : « Leur mauvaise réputation est due à des meurtres et assassinats dans les années 1970-1980 aux Etats-Unis entre bandes rivales, et quelques bagarres mémorables en France. Les organismes compétents travaillent sur des informations qui ont 20 ou 30 ans ».

Pourtant, une simple recherche sur Internet permet de mettre au jour de nombreuses affaires pénales impliquant des membres de différents chapitres. Des armes retrouvées au quartier général du club en Belgique en mars dernier, trois membres d’un chapitre espagnol emprisonnés en février dernier pour le meurtre d’un motard d’une bande rivale, ou encore dix membres français jugés à Bordeaux en 2015 pour incendie volontaire, trafic de drogue et de motos volées. Les médias regorgent de faits divers mentionnant le nom des anges de l’enfer.

« Dangereux de se réclamer des Hells Angels sans en faire partie »

A cela Gérald Ange Paris et Emmanuel Ludot répondent en chœur qu’il ne suffit pas de se réclamer des Hells Angels pour être membre. Le club est très structuré et hiérarchisé en interne, mais n’a pas d’existence juridique à l’extérieur. Partant de là, l’amalgame serait donc aisé pour le commun des mortels.

Une possibilité que réfute une source interne au Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (SIRASCO) : « C’est très facile de savoir qui fait partie du club. Ils ne se cachent pas, il suffit d’aller à un de leurs rassemblements. Et je crois qu’il serait très dangereux de se réclamer des Hells Angels sans en faire partie ».

De l’aveu de Gérald Ange Paris, les « anges » sont conscients de cette réputation, et lorsqu’elle ne nuit pas à leur liberté de circuler, ils s’en accommodent très bien : « Il y a une espèce de mythologie liée au club, des rumeurs qui circulent, nous on laisse dire, ça nous amuse ». Le porte-parole regrette cette situation pour ses « frères » qui n’ont jamais pu voir les Etats-Unis, ou ceux qui ont besoin de voyager pour leur travail, et l’homme de 48 ans de conclure : « Bon, moi j’y suis déjà allé. Mais ça serait bien que cette lettre aboutisse, pour ceux qui n’ont pas eu cette chance ».

Un club très surveillé dans tous les pays

Le Hells Angels Motorcycle Club a été créé en 1948 à en Californie. Sa notoriété explose en 1969, lorsque les membres du club sont appelés par les Rolling Stones pour assurer la sécurité du festival d’Altamont. Avant la fin du concert, un spectateur brandit une arme, mais est immédiatement désarmé par Alan Passaro, un membre du club, qui le poignarde mortellement dans le dos !

Le club compte aujourd’hui 244 chapitres dans 52 pays. En France, on compte une centaine de membres (selon le Sirasco) pour 8 chapitres différents à Paris, Orléans, Fréjus, Chambéry, Colmar, en Bretagne, en Normandie ainsi qu’un chapitre « Nomads », en banlieue parisienne. Ses membres de tous les pays se réunissent chaque année pour la « World Run » ainsi que pour célébrer les anniversaires des différents chapitres.

Pour entrer dans le club, il faut posséder une moto. On est d’abord « hangaround » (littéralement : qui tourne autour) avant de passer « prospect » (apprenti) pendant un ou deux ans et enfin « full patch ». Le club a une hiérarchie claire composée d’un président par chapitre, un vice-président, un sergent d’armes (responsable de la discipline interne) et un « road captain » » (capitaine de route) ».

Les anges font parler d’eux le plus souvent en raison des affrontements réguliers avec des bandes de motards rivales, notamment les Bandidos et les Outlaws. En France, de l’aveu du SIRASCO les relations sont stabilisées entre les différents clubs. Mais partout certains des membres du « MC » (motorcycle club) sont régulièrement impliqués dans des affaires criminelles, en particulier relatives aux armes, drogues et violences. Ils sont d’ailleurs surveillés partout par les autorités et le port des « couleurs » du MC est même interdit dans certains pays comme en Allemagne.

Source : Le Parisien

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