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Affaire MURRAY

"S’agissant de la décision obtenue par les fans de Mickaël JACKSON :  j’ai travaillé de manière désintéressée compte tenu du caractère exceptionnel de cette procédure.
Cette décision est une première mondiale." 
Me LUDOT Emmanuel

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Réfugié à Reims, les lourdes accusations d’un rebelle syrien contre la France

Lieutenant de l’Armée syrienne libre, réfugié dans la Marne, Omar, 33 ans, dit avoir des preuves du laisser-faire de la France dans une affaire de financement de groupes terroristes.

Il rêvait de liberté et de démocratie. Fiché sur la liste des personnes recherchées par le régime de Bachar El Assad, pour avoir participé au soulèvement d’avril 2011 contre le pouvoir en place, Omar (prénom d’emprunt), qui se voyait ingénieur agronome, a été arrêté à Homs le 23 juin 2012 par les services secrets.

Il avait alors 28 ans. Torturé pendant des mois, suspendu au plafond par les pieds et les jambes, électrocuté sur les parties génitales, privé d’eau, de nourriture, quotidiennement battu… il a été contraint de se convertir à la cause pour rejoindre l’armée régulière d’Assad, avant de déserter en mars 2013 et de prendre les armes aux côtés de l’Armée syrienne libre à Raqqa, en mars 2013.

Nommé lieutenant, c’est ainsi qu’il a combattu contre Daech et le front Al Nosrah, avant de quitter clandestinement Raqqa, tombée sous le contrôle total de Daech le 24 août 2014.

Réfugié dans la Marne depuis 2015 (L’union du 2 mai 2017), Omar rêve toujours de liberté et de démocratie.

Mon client a des noms, des dates, des lieux de rendez-vous qui attestent de cette corruption

Me LUDOT

Aujourd’hui, c’est en tant que représentant en France du commandement de l’Armée syrienne libre (ASL) qu’il agit. Au nom de l’ASL et en son nom propre, Omar entend se constituer partie civile dans l’affaire du Cimentier Lafarge, sous le coup d’une enquête judiciaire depuis juin 2017, après des révélations du journal Le Monde affirmant que le groupe français avait acheté sa présence en Syrie à des groupes islamistes.

Mon client entend se constituer partie civile dans le cadre de l’information ouverte du chef de financement d’une entreprise terroriste, violation du règlement européen concernant l’embargo sur le pétrole syrien, mise en danger de la vie d’autrui qui a entraîné la mise en examen de plusieurs cadres du cimentier Lafarge, confie son avocat Me Ludot. Il a personnellement souffert du dommage causé directement par les infractions visées. Mon client, qui représente en France le commandement du Conseil militaire révolutionnaire du district de Raqqa, a été arrêté et torturé par la police secrète du régime en place en Syrie. Nous estimons que la remise de fonds présumée, ou supposée, de la société Lafarge à l’État islamique, a permis de conforter ce groupe terroriste dans la région de Raqqa et a donc retardé la libération de cette région, ainsi dominée pendant plusieurs mois. Pour lui, quand le cimentier Lafarge verse des pots-de-vin à Daech pour lui permettre de s’acheter des armes, cela déséquilibre la lutte… Il existe par conséquent un lien direct et certain entre le préjudice subi par mon client et les infractions reprochées.

Il dénonce le rôle de l’État devant la caméra de RT France TV

Au-delà de cette constitution de partie civile, rejetée le 22 février par le tribunal, mais qui a fait l’objet d’un appel, Omar, en sa qualité de représentant de l’ASL, entend joindre des éléments produits par des officiers de renseignements généraux de l’Armée syrienne libre sur les connaissances qu’ils ont de cette corruption. « Mon client a des noms, des dates, des lieux de rendez-vous qui attestent de cette corruption. Il met en cause des représentants de l’État et se tient à la disposition de la justice pour remettre l’ensemble de ces preuves, assure son conseil. Il dénonce la collusion entre l’État Français et Lafarge dans ce dossier. »

L’État savait-il que le cimentier Lafarge avait rémunéré des groupes islamistes en Syrie ? C’est la question centrale de l’affaire.

Selon Libération, un responsable de Lafarge aurait été en contact permanent avec les services de renseignements français, alors que le cimentier rémunérait des groupes islamistes en Syrie. Sur ce point, Omar est catégorique.

eudi dernier, devant la caméra de RT France TV, la dernière-née des chaînes d’info en continu du groupe RT, la branche francophone de la chaîne russe d’information internationale, il s’est confié à la journaliste Katia Pecnik, visage en partie dissimulé par une casquette et des lunettes noires, sur ces fameux documents. Il a affirmé détenir « des preuves de rendez-vous mettant en cause des émissaires français ». Sans citer ouvertement de noms, si ce n’est celui du général syrien Manaf Tlass, fils de l’ancien ministre de la Défense, ancien bras droit d’Assad, il a déclaré, via son interprète : « Mon but n’est pas d’accuser, mais d’en finir avec la guerre. L’armée libre se bat seule contre les groupes terroristes. Je ne donnerai aucun nom. Je fais confiance à la justice française à qui nous avons remis des preuves de rencontres […] Depuis sept ans, le peuple syrien se bat pour sa liberté. Par cette constitution de partie civile, je veux mettre au jour le visage de politiques français qui sont impliqués dans le soutien du terrorisme… »

Face à la caméra, il a donné des dates sur ces prétendues réunions au sein de l’entreprise Lafarge… « Nous avons fourni à la justice française des preuves de ce qu’il s’est passé à Lafarge. Je n’accuse pas directement, je dis que la France a laissé faire. »

Source : L'Union

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