Maladie de Lyme: une Rémoise dénonce «le manque de fiabilité du test de dépistage»
REIMS
Victime de la borréliose de Lyme, une Rémoise dénonce un manque de fiabilité du seul test permettant de dépister la maladie en France. Elle attaque le laboratoire en justice
Infestée en 2000 par la maladie de Lyme, ou « borréliose de Lyme », une maladie bactérienne transmise par des morsures de tiques, Patricia, 57 ans, n’a été officiellement diagnostiquée qu’en… 2017. Bien trop tardivement pour la Rémoise qui avait pourtant fait l’objet d’un dépistage il y a des années. Le test, mis sur le marché par le laboratoire Biomérieux, s’était alors avéré négatif. L’immunologie avait révélé une parfaite normalité des valeurs… Les symptômes étaient pourtant persistants et le test, lui, négatif… Il aura fallu, sur conseil de son médecin traitant, qu’elle refasse des analyses auprès d’un laboratoire étranger pour que la maladie soit enfin diagnostiquée… et révèle par là même, selon son avocat, Me Ludot, « l’absence de fiabilité de la méthode utilisée par la SA Biomérieux ».
Une audience devant le TGI de Lyon le 16 janvier
La Rémoise, comme bon nombre de malades en France, a décidé aujourd’hui de s’en remettre à la justice, afin de faire admettre la responsabilité du laboratoire français dans le retard de sa prise en charge. Une assignation à comparaître devant le tribunal de grande instance de Lyon, statuant en référé le 16 janvier, vient d’être envoyée au laboratoire, ainsi qu’à la caisse primaire d’assurance maladie. Sa plainte n’est pas la première. Partout en France, des malades ont porté plainte, la plupart ayant engagé des procédures pour faire reconnaître la responsabilité civile des laboratoires français.
« En France, pour des raisons mal connues, la maladie de Lyme est souvent l’occasion d’un véritable parcours du combattant pour le malade, tant le diagnostic médical est difficile à établir par l’absence de fiabilité des tests », dénonce son conseil. « Pour ma cliente, il a fallu qu’elle se tourne vers un laboratoire étranger, lequel a détecté, grâce à une méthode efficace, malheureusement non applicable en France, une sérologie permettant la démonstration implacable, d’une affection liée aux tiques. Cette tardiveté dans la révélation de la maladie a entraîné, sans contestation possible, un retard dans la prise en charge ayant des conséquences, à la fois, tant sur le plan personnel, que professionnel. Ce retard de prise en charge est lié à un manque de fiabilité de la technique dite « Biomérieux vidas IgG et Igm » (Elisa), qui permet normalement une recherche de la maladie de Lyme. Ce manque de fiabilité est difficilement contestable. C’est la raison pour laquelle ma cliente sollicite l’organisation d’une mesure médicale… Nous envisageons également une action au fond. »
À noter que 300 patients, souffrants de la maladie de Lyme, s’apprêtent également à porter plainte en janvier auprès du procureur de la République de Paris. Tout comme Patricia, ils estiment avoir été victimes de négligences ayant entraîné un retard de diagnostic.
Source : Caroline Garnier - L'Union